Sommaire
I. Vue d'ensemble
II. Histoire du Chateau
III. Visite du Chateau
IV. Le Sanctuaire
V. Parc et jeux
Visite guidée de la Maison Saint Joseph
I. Entrée et vue d'ensemble
Sur le portique d’entrée, le panneau extérieur de signalisation sous le titre Maison Saint Joseph présente deux photos et quelques lignes : le visiteur sait qu’il entre dans une maison
religieuse qui dans le passé a été la demeure privée de la famille la TOUR du PIN, où depuis un siècle une communauté de missionnaires a construit une école pour futurs missionnaires et un sanctuaire
à Saint Joseph.
On parle de « château » selon la dénomination commune actuelle, mais personne n’a jamais voulu faire un château ici c’est une belle résidence de famille noble du 18e siècle. Son volume et son style ont fait que le nom de château lui reste. Actuellement les locaux de l’école fermée en 1999 sont transformés en centre d’accueil pour des groupes en session de réflexion, en pèlerinage ou en retraite spirituelle. Trois ensembles de bâtiments bâtis pour trois services : habitation, école, sanctuaire.
Voici le plan d’ensemble affiché juste après le portail : sur trois hectares, la série des trois bâtiments au nord, et un parc à moitié boisé autour d’une pièce d’eau. Les noms des
bâtiments inscrits en bas du plan sont les noms des pays où les missionnaires ont travaillé : ils ont aussi la fonction de situer les visiteurs dans une géographie internationale propre à ouvrir
l’esprit aux réalités du monde entier. C’est un simple gadget mais ça fonctionne.
1. Avançons devant la façade nord :
Commençons par cette sculpture : C’est l’œuvre de Prosper d’Epinay sculpteur français, 1836-1914, né à l’Ile Maurice (Pamplemousse), venu dès l’adolescence
étudier en Europe, Paris, Londres, Rome. Son origine noble lui a ouvert toutes les portes et son œuvre parle plus de la noblesse que des classes populaires. Le sujet est religieux facilement
identifiable, la sainte famille, le matériau est noble, marbre blanc et poli de Carrare. L’originalité un peu naïve d’avoir placé l’enfant Jésus sur un tronc de palmier, le met symboliquement au
dessus de ses parents qui ne sont là que pour lui. Marie a les yeux levés vers le visage de Jésus mais aussi vers le mystère divin qu’il représente et Joseph, jeune et beau, est aussi recueilli, il
relève sur lui son ample vêtement à la coupe typique des sculptures classiques. Classique aussi la finesse des corps, visage, mains et pieds, ainsi que les drapés. Les mains de Marie de toute leur
finesse tiennent l’enfant debout sur son perchoir, tandis que les mains de Jésus et de Joseph ont souffert d’avoir été trop près des enfants qu’ils protégeaient, le bloc est en effet resté longtemps
au bord de la cour de jeu des enfants, voilà la Sainte famille "martyr" des jeux des enfants.
2. Passons devant la façade sud du château :
C’est le point de vue central de la propriété, on y voit la position spéciale du château qui a été améliorée plus tard avec un terre-plein, une pente dégagée et ornée, la pièce d’eau est
venue encore pas la suite. Vous voyez le grand portail au fond, en bordure de route et les allées qui partent à droite et gauche pour faire le tour complet sous l’ombre des grands arbres pour venir
se rejoindre ici devant le perron d’entrée.
HISTOIRE DU CHATEAU
Tournons-nous vers le bâtiment ; nous voyons bien les trois parties suggérées dans la façade nord, Château, école et sanctuaire. Remarquez la différence de style et pourtant l’unité architecturale réalisée par les galeries et balcons du 1er étage comme il se doit dans les grandes demeures. Pour l’école-accueil, la galerie du premier étage avec les salles de classe et les bibliothèques, au rez de chaussées les préaux et salles de jeu. Pour le sanctuaire, au premier étage les célébrations liturgiques et en bas les salles du pèlerin, repas conférences, rencontres etc.
Au château, la disposition est particulière : la disposition originelle a été conservée, et elle a servi de ligne directrice pour les divers ajouts. Le rez-de-chaussée lourd et massif est plus ancien : c’était peut-être le centyre d’un prieuré fortifié au XIe siècle, comme il y en avait deux autres à Allex, il a été heureusement conservé lors d’une première construction du premier propriétaire dont nous avons le nom, la famille Pierre de Perrachon. Cette famille d’Eurre, propriétaire des années 1410 à 1673, fit construire un manoir en bois comme édifice familial. Elle vit passer la guerre de cent ans (1337 à 1430) particulièrement les luttes entre Armagnacs et Bourguignons de 1404 à1435, et les si meurtrières guerres de religion, surtout entre 1562 et 1590.
Depuis 1410 propriété de la famille d’Eurre Pierre de Perrachon jusqu’en 1673.
a. En 1673 la propriété d’Allex est acheté par Alexandre de la Tour du Pin de Gouvernet de Montauban. Les héritiers se succèdent Charles I, Charles II, Charles III de La Tour
du Pin Montauban.
b. La sœur de Charles III Marie Henriette de la Tour du Pin de La Chau Montauban, Dame d’Allex, devient héritière et lègue la propriété à sa fille Clémentine Cunégonde
Olympe, comtesse de Kallemberg. Celle-ci en 1834 vend la propriété à son cousin René V Guillaume de la Tour du Pin Gouvernet (1772-1837) qui en 1834 aussi épouse en 2e noces
Louise Joséphine Delphine d’Hilaire de Toulon qui deviendra vicomtesse de Sieyès ce qui lui permettra de redonner au "Château" son ancien prestige. René
Guillaume meurt trois ans plus tard en 1837. (Son cœur est déposé à l’église paroissiale d’Allex) La jeune veuve écrit en novembre 1839 « Me voici de retour à Allex, je fais faire une grande
pièce d’eau au parc et mille travaux qui exigent ma présence. » En décembre 1841 elle ajoute : « ma pièce d’eau est pleine, mes chemins
sont à peu près terminés et je me donne le plaisir de passer en voiture dans le parc ; maintenant je fais une grille d’entrée ». Cela nous donne un aperçu de la vie au
Château ! Tout n’a pas été toujours facile car le château est fermé puis rouvert en 1865, mais en aliénant certains biens.
c. Madame René de la Tour du Pin donc vend le château en 1868 à Paul Eugène Bontoux (photo). Mme Bontoux, descendante par sa mère des Rigaux de l'Isle d'Allex, était très estimée et généreuse dans Allex. La famille Bontoux exploite au mieux ce domaine jusqu’en 1909.
Eugène Bontoux C’est un personnage peu banal dans ses affaires tout autant que dans sa direction du château. Ingénieur en génie civil, il est appelé en conseil par plusieurs pays d’Europe
pour implanter les chemins de fer notamment à Vienne par l'empereur François Joseph et l’impératrice Elizabeth (Sissi). Il en reviendra avec quelques cadeaux connus.
A Allex, il entre en 1878 dans l’Union Générale, la banque qui après un grand succès, fait faillite en 1882. M. Bontoux avant de fuir en Espagne a pris la précaution de distribuer ses biens.
Le château est revenu à Mme Bontoux qui le cède par testament à son unique neveu Pierre de Girardon (Paul étant décédé).
d. M. Pierre François Guy Girardon son neveu est fait légataire universel en 1909. Il habite un autre château proche à Divajeu et cherche à vendre le château d’Allex.
la Congrégation du Saint Esprit qui cherche un lieu pour son école exilée en Italie en a connaissance et trouve, par M. de
Gailhard-Bancel (ci dessus) , le financement de M. Leperks qui l’achète en 1920 pour le céder à la Congrégation en 1933 par la SAFIM. L’étape des spiritains dure ainsi depuis 1920 et nous avons
quelque espoir qu’elle dure encore.
e. La propriété achetée en 1920 comprenait plusieurs éléments bien répertoriés, le Château (5 ha) le champ « le Conseiller », le Terrail, le moulin
etc.
1921 construction d'une chapelle provisoire à l’endroit de la serre tropicale précédente
1935-1937 construction du sanctuaire actuel
1943 démolition de la chapelle provisoire (les vitraux sont encore dans le nouveau clocher actuel
1980 le moulin qui n’est plus en activité depuis 1967 est vendu à la famille Crozet et la turbine à un monastère.
1985 vente à la commune d'Allex du champ «le Conseiller» et du verger qui devient « l'espace St Joseph »
1986 vente de la maison Bercy au départ des Sœurs spiritaines
1999 fermeture de l’École et commencement de l’accueil.
2005 vente de la maison Perier.
La vie et l’influence de ce château pendant 250 ans 1673-1920
On peut la soupçonner en évoquant la vie de quelques personnes de cette histoire pour percevoir leur ouverture d’esprit leur rayon d’action très international, leurs objectifs politiques
et religieux ; j’en choisis trois dont on peut dire quelques mots:
- Frédéric Séraphin de la Tour du Pin Gouvernet 1759-1837. Militaire diplomate, (son père et un oncle ont été guillotinés en 1792) diplomate à La Haye en 1792, il devient Prefet de la Dyle (Louvain) sous Napoléon en 1808, il accompagne Talleyrand au Congrès de Vienne en 1815, Ambassadeur aux Pays bas 1815 puis en Sardaigne en 1820, il fait partie de l'expédition La Fayette aux Etats Unis ; bref, il s’entend avec tous les régimes ou s’exile, il meurt en Suisse.
L’ensemble montre que la famille la Tour du Pin a maintenu le château à un haut niveau national et même international d’action politique et sociale : du politique, de l’artistique, du social, du religieux. La suite, avec M. Bontoux et les spiritains, gardera, d'une autre façon, cette ouverture au monde par l’Association Saint Joseph et les missionnaires spiritains avec leur école Saint Joseph.
III. Visite du Château
Regardons la façade sud
P. Beauvais le décrit ainsi: (cf. Ernoult p. 23) « Le Château de style grec italien présente l'ornementation un peu surchargée de la renaissance. La façade à corniche et une grande
terrasse à balustres ;
Les fenêtres du premier étage à larges baies surmontés de motifs sculptés et de chapiteaux. Le deuxième étage a la sobriété de lignes de la renaissance et le 3e étage à fenêtre bien plus
petites, est tout à fait habitable. (Ernoult 24)
La visite du château nous permettra de retrouver quelques traces de cette longue histoire.
Entrons par le perron d’honneur en signalant ces bombardes. Marquées de noms espagnols Mexique Crimée, ce sont probablement des acquisitions de Mr Bontoux au temps
où il s’est exilé en Espagne avant 1909. Niche artistique de Saint Joseph de la première chapelle, mise là en 1925 avec les noms des acteurs dans le socle, en terre cuite, n'a pas pu être couronnée
parce que Jésus est trop bas, par rapport à celui de Joseph.
Remarquons la toile peinte à l’huile, 18e siècle, St Joseph avec l’enfant Jésus et 3 angelots, cadre 114x90cm sans signature lisible ; c’est un don
de la famille Grimaldi de Monaco à notre communauté de Grasse. Noter la fleur de lys dans la main de Jésus et non de Joseph. Probablement une œuvre d’origine italienne baroque : le ciel avec
trouées lumineuses, autour des initiales IMI Jésus Marie Joseph, des nuages comme de la fumée, vêtement de Joseph etc.
Les salles du rez-de-chaussée, la chapelle de la communauté, avec le tableau Jésus au Jardin des Oliviers, bois sculpté d’après un maître
Allemand du Moyen-Âge. Cette facture germanique laisse penser qu’il fut rapporté d’Autriche par Mme Bontoux. En faisant attention on remarque le ciel doré, lieu du divin, les anges portant les
instruments de la passion et Jésus debout serein dans sa douleur, « que ta volonté soit faite » et les trois apôtres qui dorment profondément, lourds et inconscients du drame qui se
joue.
A coté la salle du méridien ainsi appelée à cause de la marque du méridien qui était une sorte de marque de propriété. Les chiffres des latitudes et
longitudes sont à peine visibles : méridien 05,04 et latitude 45°40., la salle a manger, des salles voûtées à bonne sonorité, plus faciles à chauffer etc. pièces que nous
attribuons au prieuré ancien possible. Les salles ont grande allure avec les moulures de leurs lambris, leurs pilastres d’ordre ionique, leurs consoles à feuille d’acanthes, les plafonds à caissons
et solives.
Traversons la salle à manger pour arriver à la salle de lecture avec les boiseries jusqu’en haut et la grande cheminée en bois de mûrier
noir, récupération de chaleur, ornementation de 5 carreaux de faïence de l'école de Delf, pays-Bas v. 1700, à sujet religieux (Il existe aux Pays-bas un ensemble de 100 carreaux dont les cinq
d'ici) qui présentent des scènes de la Bible).
Horloge : cadeau de l’Empereur François Joseph à M. Bontoux c’est une pendule en bronze doré, une des trois commandées par Napoléon pour la naissance de son fils, le roi de Rome. Le sol
avait une mosaïque en fines volutes bleues, trop abîmée, elle a du être recouverte.
Pas mal de revues, nous restons des missionnaires ouverts au monde entier.
La pièce de l’entrée donne un accès immédiat aux divers services de la maison : salon de lecture, salle à manger, cuisine, secrétariat, ascenseur etc. et l’accès vers les
étages.
Prenons cet escalier monumental avec la balustrade en fer forgé, le luminaire suspendu. Les marches de marbre sont usées par les pas des châtelains des élèves et des
professeurs.
Les bureaux et chambres du premier étage
Le salon de réception, remarquable par son volume et son plafond si fin et soigné, dont les caissons et les solives à pendentifs sont ornés de dorures encore bien
visibles.
C'est une salles de réunion et de convivialité où les visteurs peuvent faire une halte, voir ce que propose la maison en lecture, en éléments de musée, en bandes dessinées , du Tintin aux sujets philisophiques sur la science et Dieu, etc
Sortons du coté galerie des anciennes classes. Nous passons devant le bureau du directeur de l'accueil en cette maison. Suivons la galerie sud du
Château avec le plus beau panorama de cette maison sur le parc, les champs, la Drome et les collines du Sud Dauphiné vers Montélimar. Vers l’ouest, nous avons la vue générale sur le
sanctuaire : galerie d’accès, vestibule, et sanctuaire, dans une perspective générale qui a voulu rappeler celle de la basilique saint François à Assise.
IV Visite du Sanctuaire Saint Joseph :
Ce sanctuaire bâti en 1936-37 par les missionnaires spiritains fait partie de la maison St Joseph est constituée d'une grande demeure centrale à trois étage appelée château par l'usage, avec parc de
trois hectares et pièce d'eau. Elle avait été l'habitation familiale des familles Pierre de Perrachon (à partir de 1410), la famille de La Tour du Pin (après 1673) ; Eugène Bontoux
(1868-1909) ; Guy Girardon (1909-1920). Depuis 1920, les spiritains en ont fait une communauté religieuse, une École des Missions (collège et lycée), et un sanctuaire à Saint Joseph. Ce
sanctuaire était nécessaire à la prière quotidienne des élèves de l’École des missions et aux pèlerins qui venaient au siège de l'association saint Joseph connue par la revue de l'école, la Revue de
Saint Joseph. Le bâtiment est un ensemble fonctionnel comprenant le sanctuaire proprement dit au premier étage et des salles de réunion d'exposition et de convivialité au rez de chaussée et dans les
bâtiments annexes.
Le Sanctuaire St Joseph
Ce sanctuare a été bati en 1936-37 par les missionnaires spiritains pour la prière quotidienne des élèves de l'Ecole des missions
La première pierre a été posée le 14 juin 1936 par Mgr Pic évêque de Valence. La consécration était le 6 mai 1937 par Mgr Le Hunsec supérieur général spiritain en présence de Mgr Pic.
On arrive au sanctuaire par deux larges escaliers, à droite et à gauche. Dans l’escalier de droite la peinture de P. Jean Dehais Le village
d’Allex disposition et couleurs parfaitement réussies. On trouve un atrium solennel où les trois portes du sanctuaire sont gardées par deux grandes statues, le
sacré Coeur de Jésus et le saint Coeur de Marie du sculpteur Hartmann qui, en 1947, fut chargé de renouveler toutes les statues de ce sanctuaire (10
au total). Cet atrium joue bien sa fonction de lieu de rencontre, de préparation au recueillement et même d'espace supplémentaire dans les grandes cérémonies. Les portes en bois avec fortes ferrures
aux nombreux lys de st Joseph (et non le lys royal).
L’architecte est Pierre Isnard pour cet édifice de 32,5 m x 16m. Il a travaillé en béton brut sans décoration, on voulait recouvrir l’intérieur de fresques à la gloire de Saint Joseph, elles sont restées en plan. Les Statues sont de Hartmann d'Allex, vers 1947. L'autel vient de Suze, offert par des donateurs du Dauphiné, marbre de Turin (carrière Porta Santa)
La chapellle du saint Sacrement avec tabernacle et Bible exposée est ornée de la Descente de la croix d'Andrea Brustolon,vers 1662-1732, le Michel-
Ange du bois disait notre Balzac.Il est connu pour ses meubles de style baroque et des culptures de dévotions.Ici c'est une reproduction d'une peinture de Rubens, il nous faut regarder chaque personage avec son expression si accordée à l'action qu'il accomplit, le tout réalisé à la perfection du détail (cheveulures, lanières des chaussures etc.)
C’est à cette grande mission que Saint Joseph avec Marie a été appelé. C'est à cette mission qu'ont été appelés les 2841 élèves inscrits à l'École des missions et tous les pélerins qui
sont venus, qui viennent et qui viendront prier ici.
En face de la rosace, à l’autre bout de l’église, on voit comment Saint Joseph a pris sa part dans cette histoire du salut : en étant le père de l’enfant Jésus ! La statue
montre si clairemnt cette mission : il reçoit l’enfant en ses bras, le protège, l’éduque, l’introduit dans la vie avec le fier sourire de celui qui comprend et aime sa mission. De près on voit
le regard de l’enfant plein de cette confiance sereine qui sait que cela ne peut que réussir ; son père peut tout et fera tout pour cela. La statue a été réalisée en 1898, par la maison
Nicot de Vendoeuvre (Aube) couronnée au Seyssinet en 1900. Une première qui avait la tête de Jésus contre le visage de Joseph ne pouvait être couronnée, a été renvoyée en atelier et remplacée par
celle-là. (E p.11)
Les statues sont couronnées : c’est une privilège qui a été accordé à cette statue de saint Joseph, déclaré Patron de l'Eglise universelle, honoré par la Fraternité saint Joseph quand elle était dans la maison du Seyssinet avant d’être expulsée en Italie et de revenir en France ici à Allex. La couronne de Joseph est celle de roi et la couronne de Jésus est celle d’empereur, le Roi des Rois. Le couronnement spirituel est une faveur rare (il semble qu'on ne trouve que onze "St Joseph" couronnés) accordée à un saint qui reçoit beaucoup de pèlerins et qui leur accorde beaucoup de grâces et de faveurs selon leur prière. Et, de fait, nos archives et notre Revue de Saint Joseph contiennent de pleines pages qui nous arrivent encore maintenant par le courrier ou le téléphone. En lisant les cinquante volumes de la Revue, on reste frappé par tant de misères humaines confiées à saint Joseph et par tant de faveurs obtenues.
Les huit vitraux du sanctuaire détaillent la mission de saint Joseph au même niveau supérieur en exposant les scènes bien connues de la vie de Saint Joseph et de
la sainte famille. Vous n’aurez pas de mal à les identifier mais il faudrait les contempler assez longuement pour voir le contenu spirituel de chacune : la solennité du mariage de Marie et
Joseph, le songe interrogatif de Joseph avant la nativité de Jésus, la beauté exotique et généreuse des mages, la maîtrise de Jésus debout sans document, parlant à égalité avec les savants docteurs
du temple encombrés de gros parchemins : quel exemple pour les jeunes « petits clercs » de la maison !
A l’étage, au dessous des vitraux nous voyons la série des saints et des saintes sculptée par Hartmann : ce sont ceux qui ont continué au cours des siècles la mission de l’Eglise, chacun
selon sa vocation, comme Joseph et Marie. On y voit en effet deux grands missionnaires face à face, Saint François Xavier vers 1550 en Asie et le Bx Jacques Laval vers 1850 à l’Ile Maurice.
Quelle différence de style d’évangélisation entre les deux, avec la question pour les jeunes clercs « et nous quel style sera le notre ? ». Plus loin, le Bx Daniel Brottier, non loin
du panneau sur le P. François Libermann, juif converti en 1825, fondateur de l’oeuvre des Noirs et supérieur général de la Congrégation du Saint Esprit en 1848. Les divers panneaux de l’exposition
disent son histoire et son rôle dans l’évangélisation de l’Afrique au temps de la colonisation. On trouve aussi, le saint curé d’Ars, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et St Louis de Gonzague. Cette
histoire est celle de la rosace, vécue par St Joseph, réalisée dans des situations humaines spécifiques et elle se continue par la prière de tous et par l’action des missionnaires aujourd’hui et
demain.
L’autel du chœur est rapporté de Suse en 1920 tout en marbre coloré, des carrières de Posta Santa, œuvre d’un sculpteur de Turin, c’est une table en forme d’urne taillée d’un seul bloc
incarnat, payé grâce aux cotisations d’amis dauphinois, il a donc été appelé « l’autel du Dauphiné ».
Ne manquons pas de nous retourner vers la tribune de la rosace où nous voyons l’étalement de l’orgue « Roethinger » de Strasbourg inauguré le 22 novembre 1936 par Henri Mallet,
organiste de saint Philippe du Roule à Paris. Riche de 13 jeux de fonds, de 3 jeux d’anches et de 7 jeux de mutation avec transmission électrique et un récit expressif de 61 notes. Il est construit
en deux parties sans buffet afin de laisser la rosace éclairer le sanctuaire. L'orgue a été restauré en 2015, et des concerts sont donnés régulièrement.
Il nous reste encore à voir la « chapelle d’hiver » par la porte sur le coté du choeur. C’était l’ancienne sacristie qui devait être assez grande pour qu’une vingtaine de prêtres puissent se préparer en même temps à célébrer la messe individuellement comme c’était de règle avant le concile Vatican II. Aménagée en 1986, on la "chapelle d'hiver" elle peut contenir 150 places, facile à chauffer, lumineuse et d'une bonne accoustique. C'est le Père Jean Chevalier, missionnaire spiritain au Cameroun, qui fait l'agencement. On a fait appel à des artistes allexois.
En circulant vers l’autel, regardons la chapelle du saint Sacrement à droite (« la Parole et l’Eucharistie », œuvre de l’artisan M. Helier Courcy de Crest)
Sous le vitrail la descente de Croix de Andrea Brustolon, sculpteur sur bois, génois, vers 1700. Notre Balzac le qualifiait de "Michel Ange du bois" !
La chapelle de la sainte Famille à gauche avec le tableau du P. Jean Dehais et l’icone de la sainte Famille de l’atelier oriental Saint Basile de Lyon. La grande croix du choeur a été réalisée en 1936 par la fonderie d’art Barthélémy de Crest.
Voici encore une peinture du P. Jean Dehais . Elle est si belle dans sa simplicité Marie et l'enfant Jésus. C'est une maman qui porte son enfant et nous le présente comme le font les mamans. L'enfant esquisse un geste de bénédiction, et porte une auréole qui nous interpelle et nous révèle, comme le mystère de l'incarnation, la présence d'En-haut à notre vie quotidienne.
L'autel est constitué d'une plaque en verre posée sur un pied en fer forgé représentant un filet réalisé par M Joseph Puel. Ce filet entoure un globe où des poissons dorés, dessinés par Suzi Martin, évoluent sur un fond vert. Ces poissons rappellent que les premiers apôtres de Jésus étaient des pêcheurs, et ictus, en grec, signifie poisson mais est aussi fait des initiales de "Jésus Christ fils de Dieu sauveur". Cette table est en verre afin que le prêtre, voyant le globe, célèbre la messe à l'intention du monde entier.
Le tabernacle est inséré dans une colonne en bois orné de poissons stylisés, tracés à la pyrogravure par M. Henry de Magnéval d'Allex.
. La colonne rappelle à la fois la colonne lumineuse de Dieu conduisant son peuple au désert et le totem d’autres cultures. Le Dieu chrétien est aussi présent en Jésus Eucharistie, indiqué
par les poissons dont le nom grec ICTUS est formé des initiales du titre "Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur" Le pupitre des lectures, lui, est une simple colonne de bois taillée à la
hâche.